Celles qui peuvent encore marcher et sourire de Océane Perona [Service presse]

L’actualité nous montre que beaucoup de femmes qui portent plainte pour viols sont une part infime de réelle de victimes. On dit aussi que souvent les victimes sont peu ou pas entendues, qu’il y a finalement peu de cas où les auteurs de ces faits sont arrêtés, pour faute de preuve ou autres.

Dans ce roman, l’autrice nous amène au sein d’un commissariat dans le service où sont traités les plaintes et où sont entendus les victimes et les suspects. Et là, on est dans le dur, on est dans la réalité. Pas de sentiments, d’émotions, tout est purement administratif, il faut prendre du recul pour pouvoir entendre chacun d’entre eux, sans parti pris.

L’autrice nous présente plusieurs affaires ou en tout cas, plusieurs cas où ces victimes et suspects sont entendus : en les écoutant tour à tour, je reconnais qu’il est difficile de savoir qui dit vrai, qui dit faux. La parole de chacun doit être écouté, autant de la victime que du suspect. On ne peut pas généraliser : tous les hommes ne sont pas des violeurs ou des agresseurs.
Ce service a la particularité de n’avoir qu’une seule femme : les autres intervenants sont des hommes. J’avoue qu’en lisant ce livre, cela ne m’a pas choqué plus que ça mais en réalité, Héloïse, la seule enquêtrice femme, intervient pour écouter la victime, sauf quand les femmes veulent être écouté par un homme (et a priori, ça arrive). Elle est une figure forte du service, dans le sens où elle dit ce qu’elle pense à ses collègues, même s’ils ne sont pas d’accord avec elle.

L’autrice alterne chapitre après chapitre des histoires parallèles : les auditions au commissariat, le mal-être de Héloïse et une histoire d’une femme qui a été victime de viols. le premier chapitre est d’ailleurs assez perturbant car il s’agit de la vie quotidienne de Héloïse : l’écriture est surprenante car les phrases sont longues, comme débitées, comme parlées. le mystère du mal-être de Héloïse nous est donné, là encore, de manière brute. Ce mal-être qu’elle ne semble avoir que dans sa vie privée et non au travail, comme s’il s’agissait pour elle d’une échappatoire.

Le roman se lit très vite. Une fois prise dedans, les témoignages m’ont emportée et je l’ai terminé en 2 jours à peine. C’est un livre marquant pour ce sujet très sensible, c’est un roman coup de poing, dont on ne peut que se souvenir.

#Cellesquipeuventencoremarcheretsourire #NetGalleyFrance

Résumé éditeur

Héloïse dort mal et boit trop de café. Dans son bureau du groupe Violences, les journées se suivent et les procès-verbaux d’audition de victimes de viol s’accumulent sur la table. Chaque jour, Héloïse a le sentiment de se démener pour rien, puisque la plupart de ses enquêtes sont classées sans suite. Mais lorsque Laura est violée et laissée pour morte dans son appartement, Ophélie, jeune sociologue stagiaire dans le groupe, voit Héloïse s’enflammer pour cette affaire hors normes. L’étudiante curieuse se rend vite compte que la brigade elle-même n’est pas épargnée par les violences.

Immersion dans le quotidien d’un service de police spécialisé, ce roman entremêle les voix de femmes, celles qui parlent et celles qui écoutent, celles qui sont victimes mais marchent et rient encore.

Éditions : Julliard

Nombre de pages : 152 pages

Date de publication : 14 mars 2024


2 réponses à « Celles qui peuvent encore marcher et sourire de Océane Perona [Service presse] »

  1. Avatar de lemondedesandee

    C’est un sujet fort, qui ne peut que nous ébranler. Bonne journée

    Aimé par 1 personne

  2. Avatar de Light And Smell

    Un sujet difficile dont il est important de parler.

    Aimé par 1 personne

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