Résumé éditeur :

Un roman inspiré de l’histoire du village martyr de Saint-Julien-de-Crempse (Dordogne).

Dordogne, 1994. Julien Leclerc, journaliste parisien, s’installe dans le Périgord pour réaliser son rêve : écrire un roman. Très vite, il est fasciné par la personnalité de Gilberte de Montastruc, la dernière propriétaire du château local. Actrice n’ayant pas su prendre le virage du cinéma parlant, elle a épousé un hobereau périgourdin beaucoup plus âgé qu’elle. Veuve dans les années 1930, elle a mené grand train avec son amant, proche de l’extrême droite, et a éclairé de son charme et de sa culture les milieux intellectuels parisiens. À la déclaration de guerre, elle se réfugie sur ses terres. Sous l’Occupation, elle reçoit tout le gratin artistique venu de la capitale, comme le célèbre écrivain Pierre Benoit, mais aussi des nazis et des collaborateurs, tout en cachant une amie juive et en aidant indirectement la Résistance.

À la Libération, elle disparaît sans laisser de traces. Malheureusement, quand Julien veut en apprendre davantage, il se heurte à un mur de silence. Mais lorsqu’il insiste pour racheter à son voisin un pré en friche, le champ des martyrs, tout s’emballe. Comme s’il avait ouvert la boîte de Pandore… Les habitants se divisent et la mort s’invite au village, alors que des secrets tragiques de la guerre sont peu à peu dévoilés.

Mon avis :

Le résumé du livre m’a attirée parce qu’il promettait un roman basé sur l’histoire avec un grand H et sur une enquête basée sur des évènements plus contemporains. Le pari est gagné : j’ai apprécié ces 2 aspects.

L’histoire de ce roman porte essentiellement sur des évènements très particuliers qui ont eu lieu dans le Périgord en 1944. L’auteur a délibérément changé le nom de la commune pour romancer mais la commune où se sont déroulés ces évènements existent bien. L’auteur nous donne quelques informations sur son site Internet personnel (attention, spoilers).

Pour résumer l’histoire, le narrateur, Julien Leclerc, journaliste parisien s’installe à Saint-Pierre-de-Vitrac, commune imaginée du Périgord, après des déboires personnels. Il veut s’acheter le terrain envahi de ronces, dit « le champ des martyrs », qui jouxte son propre terrain dont il est propriétaire. Mais ce terrain semble receler pas mal de secrets. Le propriétaire ne veut pas le lui vendre le champ et ne lui donne aucun motif à ce refus. Ce terrain semble pourtant abandonné et les gens du village sont taiseux au sujet de ce terrain. En apprenant à connaître les villageois, le journaliste s’aperçoit que des évènements particuliers au cours de la seconde guerre mondiale auraient eu lieu dans ce village, marquant à jamais l’histoire familiale de nombreux villageois. Ils ne veulent pas en parler et distillent certaines informations au compte-goutte quand on leur pose des questions. Mais certaines choses semblent difficiles, et ce mystère pousse le journaliste à vouloir écrire au sujet de ce village et plus particulièrement au sujet de la baronne de Montastruc, propriétaire du château de la commune. Ce château ayant été démembré à la suite de la seconde guerre mondiale, ce château va faire l’objet de bien des convoitises.

Ce côté mystérieux de l’histoire du village est captivant. Le journaliste arrive à pénétrer au sein de cette communauté de villageois et à délier la parole de certaines personnes. Petit à petit, certaines révélations sont données. L’auteur prend son temps pour présenter les différents protagonistes qui ont eu un lien plus ou moins étroit avec des évènements passés. C’est appréciable car en vérité, l’histoire est assez complexe quand on en apprend un peu plus dans la seconde partie du roman. J’avoue avoir été perdue sur certains aspects historiques et politiques et sur certaines organisations de l’époque. J’ai appris certaines choses sans avoir eu pour autant à creuser. L’auteur nous livre en toute fin de roman ses sources bibliographiques afin d’en savoir plus sur les évènements dans le Périgord.

L’auteur met en parallèle son enquête en 1994 et sur l’histoire de la baronne dans les années 1940. Dans la première partie, j’ai trouvé que les retours en arrière ralentissaient le rythme du roman mais c’est pour mieux appréhender la suite de l’histoire. Sans dévoiler trop d’informations, ces retours en arrières montrent bien certaines ambiguïtés et un certain opportunisme en pleine seconde guerre mondiale de certaines personnes. Celles-ci s’en sortaient comme elles le pouvaient, en ne faisant pas toujours les meilleurs choix. Etaient-ils bons ou mauvais pour autant ? Dans tous les cas, cet aspect-là a bien été abordé selon moi et c’est ce qui fait la profondeur de ce roman.

Ce livre se lit très bien, les pages se tournent assez vite à partir de la seconde moitié du roman. J’ai bien aimé ce roman. J’ai néanmoins quelques réserves sur certains aspects du roman qui ont pu me ralentir dans la découverte de cette histoire. Le narrateur m’a paru parfois un peu trop sûr de lui, notamment en comparant régulièrement les coutumes locales et parisiennes. Etant originaire moi-même d’un département rural, et nouvellement « parisienne », j’ai eu bien du mal à apprécier la comparaison. Les préjugés parfois caricaturaux ont à peu près tous été évoqués dans ce roman et je trouve cela dommage.

En bref, une bonne lecture sur la seconde guerre mondiale, une enquête captivante et parfois complexe à aborder. On découvre l’histoire d’un village, certes imaginaire, mais on imagine aisément combien la solidarité du vrai village a pu être forte pour que ce soit seulement dans les années 2000, que cet évènement ait enfin été révélé.

Je remercie Netgalley et les éditions Presses de la cité pour cette lecture.

#LeChampdesMartyrs #NetGalleyFrance

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