Note : 5/5

Nombre de pages : 306

Éditions : Stock

Date de publication : 7 mars 2018

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Résumé :

Entre 1989 et 2000, Dominique Cottrez, mère de famille, aide soignante, a caché huit grossesses à son entourage, et tué ses huit nouveau-nés. À chaque fois, elle a accouché seule et étouffé les bébés. Elle a gardé leurs corps à côté de son lit.


Ondine Millot rencontre Dominique Cottrez cinq ans après son arrestation. Une relation se noue, elles se revoient. Sans jugement, mais non plus sans indulgence, la journaliste cherche à comprendre : l’enfance, les épreuves et le chemin qui ont mené aux crimes. Elle interroge la mère infanticide, son mari, ses deux filles adultes, ses proches.
Au-delà du fait divers, son récit au cœur de l’intime avance au fil de ses découvertes : les monstres n’existent pas. Seuls existent le silence, la détresse, la violence que l’on reçoit, et que l’on transmet ensuite aux autres, aux autres et à soi.

Ma critique :

Je remercie dans un premier temps les éditions Stock et Netgalley pour cette lecture.

Le sous-titre de ce livre exprime bien ce que l’on trouve dans ce livre. La journaliste Ondine Millot va au-delà du fait divers. Elle essaye de comprendre comment Dominique Cottrez en est arrivé à tuer ses 8 bébés.

A vrai dire, j’avais complètement oublié cette histoire. J’avais encore en tête l’histoire de Véronique Courjault qui m’avait bien marquée. Mais l’histoire de Dominique Cottrez, non. Cette femme était, contrairement à Véronique Courjault, consciente d’être enceinte. Mais, elle ne le voulait pas et a fini par se forcer par faire abstraction de cet état de grossesse, persuadée que si elle n’y pensait plus, quelque chose surviendrait pour qu’elle ne le soit plus.

Comme pas mal de monde, la journaliste était horrifiée par ce fait divers. Elle a cherché à creuser, à connaître la femme derrière le « monstre ». Elle rencontre alors une femme qui a vécu toute sa vie à essayer de faire plaisir à tout le monde, sans jamais penser à elle. Elle s’est démenée au travail, à la maison, chez ses parents sans jamais avoir de retour. Elle a bien essayé, à sa mesure de faire comprendre à son entourage qu’elle ne se sentait pas bien. Mais son entourage ne l’a pas vu ou n’y a pas fait attention.

Son premier accouchement s’est mal passé. Elle était en surpoids et la sage-femme qui l’a accouché lui a fait des reproches, sur le fait que l’accouchement était plus compliqué à cause de cela. Elle l’a très mal vécu, si bien qu’elle s’est promis que plus jamais, elle ne retournerait voir un médecin. Sa deuxième grossesse n’était pas prévue, elle l’a caché quasiment jusqu’au bout, jusqu’à ce que son mari se rende compte qu’elle était enceinte. Au dernier moment, ils ont été à la maternité où elle a pu accoucher sereinement, avec une équipe médicale plus avenante envers elle. Mais sa famille s’en est prise à elle, du fait que personne n’était au courant, du quant dira-t-on. Sa mère surtout le lui a beaucoup reproché.

Je pourrais parler de ce livre pendant longtemps car ce livre est passionnant mais je vais m’arrêter là. Ce livre, une fois commencé, on ne peut plus le lâcher. On essaye de comprendre, sans jamais excuser les faits. Comprendre, ce n’est pas forcément trouver des circonstances atténuantes, c’est comprendre comment on a pu en arriver là. Comment une femme « ordinaire » peut en arriver à tuer de sang-froid 8 de ses bébés.

Je reproche néanmoins certains passages où je trouve que la journaliste va trop loin. Ondile Millot a rencontré à plusieurs reprises Dominique Cottrez et est restée des heures avec elle. Dominique Cottrez est une femme en grande souffrance, et ces rencontres avec elle m’ont fait mal au cœur. Je trouve ça terriblement gênant. En revanche, je trouve formidable qu’elle ait continué à la soutenir même en prison. Ses correspondances sont pour partie reproduites à la fin de l’ouvrage. Elle n’a pas fait tout cela pour son livre. Elle a noué un lien avec Dominique Cottrez. Elle a été au-delà de son rôle de journaliste, mais pour le plus grand bien de Dominique Cottrez.

En bref :

Les monstres n’existent pas. Pas d’excuse ici pour les gestes de Dominique Cottrez mais une explication de comment on en est arrivé là. Un livre poignant, parfois terrible à lire, effrayant, mais aussi, un livre qui cherche à nous faire comprendre qui se cache derrière cette femme 8 fois néonaticides.

 

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3 réponses à « Les monstres n’existent pas de Ondine Millot »

  1. […] Les monstres n’existent pas de Ondine Millot aux éditions Stock […]

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  2. […] Les monstres n’existent pas de Ondille Millot […]

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  3. […] Les monstres n’existent pas de Ondine Millot […]

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