Note : 4/5
Pages : 78
Édition : Editions du Rouergue
Publication : 2015
Ma critique :
C’est un livre difficile à lire puisqu’il s’agit de la maltraitance d’enfant. J’ai lu récemment « La Démesure » de Céline Raphaël qui évoque le même sujet. Ici, on est plutôt sur une succession de monologue des personnes qui ont entouré Diana, cette petite fille de 8 ans, morte sous les coups de ses parents.
Tout comme la démesure, il s’agit d’une histoire vraie. Les personnes qui l’ont entouré à savoir sa grand-mère, sa tante, ses instituteurs, les directrices d’école, les gendarmes, les médecins scolaires, les services sociaux, tous se doutaient de quelque chose. Ils ont tenté d’en savoir plus en interrogeant Diana et ses parents. A chaque fois, les parents répondaient la même chose : Diana est tombée, elle est très maladroite. Ils déménagent à plusieurs reprises lorsque la pression est trop importante. Le médecin scolaire de la première école rétorque que la fillette est visiblement handicapée, qu’elle a un petit retard mental. Il veut des faits concrets, alors l’institutrice note ce qu’elle voit sur Diana : 6 décembre, une trace au cou, un centimètre, des rougeurs aux poignets et aux avants-bras. 9 décembre, un gros bleu…
Diana est souvent absente. Un jour, sa mère indique à l’institutrice par téléphone qu’elle a une pneumonie. Quelques jours plus tard, la petite fille revient avec le visage gonflé et les yeux plissés.
Au total, les parents ont 4 enfants et quand les services sociaux ou les instituteurs posent des questions au plus grand des enfants, Arthur, il répond inlassablement, que sa sœur va bien, qu’elle est maladroite. Mais au final, il reconnaît qu’il ne connaît pas sa sœur puisqu’elle est toujours enfermée au sous-sol. Mais il n’a pas le droit de le dire, alors il ne le dit pas.
On voit bien que le recours au signalement est difficile à travers ce livre : pour la famille d’une part, qui ne veut pas être coupée de ses petits-enfants, et pour l’entourage scolaire qui a peur de se tromper. Un des gendarmes avoue avoir eu à gérer d’autres cas de maltraitance. Il arrive la plupart du temps à « piéger » l’enfant et à le faire parler. Seulement, avec Diana, les parents lui ont inculqué le mensonge. Elle disait qu’elle était maladroite, qu’elle était tombée, que son frère et elle se disputait. Alors, elle ne raconte pas ce qu’il se passe vraiment. Devant le doute et le manque de preuve, le dossier est clos.
Diana s’appelait en fait Marina.
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